malocclusion dentaire

Malocclusion dentaire : êtes-vous concerné sans le savoir ?

L’occlusion dentaire est la manière dont les dents supérieures s’engrènent avec les dents inférieures lors de la fermeture de la bouche. Il arrive qu’elle s’effectue d’une mauvaise manière. On parle alors de malocclusion. Et ce n’est pas toujours visible à l’œil nu. 

Malocclusions dentaires les plus fréquentes

Il est intéressant, afin de mieux comprendre les différentes malocclusions dentaires, de pouvoir les comparer à l’occlusion de référence : l’occlusion de classe I.

La classe I

Ici, les dents inférieures sont décalées en arrière de celles du haut d’une demi-cuspide (petite éminence présente sur la face supérieure des dents). C’est ce que l’on appelle l’occlusion centrée ou l’intercuspidie maximale. Les dents du haut recouvrent celles du bas de 1/3 ou de 1/4 de leur longueur. 

La classe II

Dans ce type de malocclusion dentaire, la denture supérieure est trop avancée par rapport à celle du bas, ou la denture inférieure trop reculée par rapport à celle du haut. Il y a un surplomb horizontal important. Les malocclusions de classe II se divisent en deux catégories. 

La classe II division 1

Souvent due à une mâchoire inférieure trop reculée par rapport à celle du haut. Les incisives supérieures sont trop avancées et projetées vers l’avant. 

La classe II division 2

La mâchoire inférieure est là aussi trop reculée, mais cette fois-ci, les dents supérieures de devant sont davantage inclinées vers le palais. Le surplomb vertical (ou overbite) est exagéré et il arrive que les incisives inférieures soient entièrement recouvertes par celles du haut. 

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La classe III

La mâchoire inférieure est décalée en avant par rapport à la mâchoire supérieure. Cette malocclusion peut être d’origine dentaire ou squelettique, à cause d’une croissance insuffisante de la mâchoire supérieure, ou d’une croissance exagérée de la mâchoire inférieure. 

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La béance dentaire

Ou open bite. Dans ce cas, il y a absence de contact entre les dents du haut et celles du bas. La béance peut être localisée aux dents antérieures, aux dents postérieures, ou être complète. 

L’occlusion croisée

Cette malocclusion dentaire se caractérise par la relation inverse d’une dent, ou de plusieurs. Les dents de l’arcade supérieure ferment à l’intérieur des dents du bas. Elle peut être causée par une mauvaise position des dents sur l’arcade.

Malocclusion dentaire : quelles sont les causes ?

Plusieurs facteurs peuvent influencer la position des dents et être à l’origine d’une malocclusion dentaire.

Les facteurs génétiques

En premier lieu la taille des dents, qui varie d’une personne à l’autre. Les dents sont parfois très petites (microdontie), ou très grosses (macrodontie). Leurs formes, l’endroit où elles poussent, sont également des éléments propres à chacun. Certaines dents ne font pas irruption, parce qu’elles restent incluses, mais modifient le positionnement des dents voisines. Les dents peuvent être partiellement ou totalement absentes (on parle alors d’agénésies ou  d’anodontie), ou il peut y avoir des dents surnuméraires (en trop). Enfin, les supports osseux (maxillaire et mandibule) peuvent présenter des anomalies.

Les facteurs environnementaux

Certaines mauvaises habitudes peuvent influencer l’occlusion et la position des mâchoires : 

  • La respiration buccale ; 
  • La succion du pouce  et  de la tétine  ; 
  • Une déglutition atypique ; 
  • La position des dents présentes sur la même arcade, et celle des dents de l’arcade se trouvant en face. 

La pression musculaire

La position qu’occupent les dents est affectée par la pression musculaire du visage (joues, lèvres et langue). 

Autres facteurs

D’autres évènements peuvent également mettre en péril l’occlusion. Il peut s’agir de dents extraites et non remplacées. Cela crée un déséquilibre des forces et perturbe l’occlusion. Cela provoque aussi l’égression des dents antagonistes, qui cherchent le contact, provoquant malocclusion dentaire et déchaussements. Il peut aussi s’agir de bruxisme.

Ces serrements et grincements des dents, diurnes ou nocturnes, créent des chocs violents sur les dents, surtout la nuit en absence de contrôle. Cette situation aboutit à une usure prématurée des dents et perturbe l’occlusion. 

La malocclusion dentaire, quelle que soit sa gravité, a des conséquences parfois inattendues. Mais lesquelles ? 

Malocclusion dentaire : conséquences sur la santé

Les répercussions de la malocclusion dentaire ne se limitent pas à la sphère bucco-dentaire. Ses effets peuvent se faire sentir même à distance de la mâchoire. 

Conséquences esthétiques

La malocclusion dentaire a une influence sur la confiance en soi en raison des complexes que les malpositions dentaires peuvent créer. 

Les conséquences fonctionnelles

La malocclusion peut rendre la mastication, la déglutition et la phonation difficiles. 

Conséquences dentaires

Déplacements de dents et usure prématurée des dents peuvent se produire. De plus, il est plus difficile d’assurer une hygiène dentaire satisfaisante. Les débris alimentaires, la plaque dentaire et le tartre s’accumulent, provoquant caries, déchaussements, inflammation gingivale et maladies parodontales

Conséquences articulaires

Les forces, mal réparties et accentuées, traumatisent les articulations temporo-mandibulaires et peuvent être sources de migraines, de douleurs posturales, de ronflements et d’apnée du sommeil. La malocclusion dentaire peut devenir source de SADAM (syndrôme algo-dysfonctionnel de l’appareil manducateur). 

Conséquences posturales générales

Les informations adressées au cerveau sur la position du squelette et les forces de la pesanteur et de l’équilibre révèlent cette  posture pathologique . S’ensuivent des dysfonctionnements de la position du corps (hanches, genoux, chevilles), des douleurs chroniques, des troubles de l’équilibre, des vertiges et des troubles de l’audition. 

Corrections de la malocclusion dentaire

Le spécialiste de l’orthodontie, pour préciser son diagnostic, s’appuie sur un cliché panoramique qui lui fournit une vue d’ensemble de la mâchoire et de l’alignement des dents. Il peut également demander une IRM (imagerie par résonnance magnétique) afin de repérer d’éventuelles anomalies. Il peut ensuite proposer des traitements. Voici les plus fréquents. 

En apposant certaines forces sur les dents, le traitement orthodontique les déplace afin de les amener dans la position recherchée. Il peut s’agir d’un appareil fixe, comprenant bagues et brackets, ou de gouttières amovibles transparentes, réservées cependant aux corrections légères. 

Le traitement orthopédique dento-facial

Ce type de traitement utilise des appareils qui modifient les relations osseuses et articulaires en présence de décalage entre les deux mâchoires, ou afin d’élargir le maxillaire supérieur. 

La chirurgie orthognatique

Cette chirurgie permet de repositionner correctement les deux mâchoires lorsque la croissance est terminée. Elle fait suite à un traitement orthodontique, qui est parfois poursuivi après. 

Le traitement dentaire

Il peut s’agir de meuler certaines dents, de corriger la position d’une couronne (en sous ou surocclusion), de remplacer des dents extraites, de refaire des obturations… 

La malocclusion dentaire se corrige. Il est important de consulter régulièrement son spécialiste de dentisterie, qui est à même de déceler un problème occlusal que vous ignorez peut-être, et qui saura vous orienter vers la solution la plus adaptée. Alors, votre occlusion et vous, où en êtes-vous ?